Il n'y a pas eu de revanche pour le XV d'Alex Farina ce samedi au Stade municipal contre Nyon. L'Excellence et les U14 avaient pourtant montré la voie. Les premiers avec une victoire écrasante (47-0) contre la réserve nyonnaise, les seconds en remportant aux points leur deuxième mini-tournoi, devant La Côte et Morges. Bien entrée dans la rencontre (10-0 à la 21e, 13-1o à la pause), la "Une" a progressivement perdu pied. La sortie de Jonathan Dallet (touché dans un choc) n'y est sans doute pas étrangère. Au final c'est le champion en titre qui s'impose 24 à 20, le RCY étant revenu à la marque dans les tout derniers instants du match après avoir été mené de 11 points.
Josh Byrne veut plonger au coeur de la mêlée pour décrocher des titres
Cette saison, le RCY vous propose quelques présentations de joueurs du club. Après Wilson Bernal et Stéphane Bolomier, voilà le portrait du solide 2e ligne, Josh Byrne.
C'est quand il plonge son mètre nonante-cinq et ses 104 kilos au coeur de la mêlée que Josh Byrne se sent le mieux sur un terrain de rugby. "Aller dans les tranchées", là où ça fait mal, n'a jamais rebuté - bien au contraire - celui que ses parents, Sylvia et Ted, avaient inscrit au rugby pour canaliser une énergie débordante que la seule pratique du basket ne suffisait pas à drainer.
C'était au tout début des années 2010, du côté de Neuchâtel. Car c'est dans le Val-de-Ruz que Joshua est né le 8 juin 2003 d'une mère bâloise et d'un père canadien venu en Suisse par le basket qu'il a pratiqué au niveau universitaire outre-Atlantique. Au sein des premières catégories d'âge de l'école de rugby du Neuchâtel-Sports RC, le jeune garçon n'a pas encore de poste fixe. Mais dès que les choses deviennent plus sérieuses sur le pré, ses entraîneurs le placent au milieu des avants. "En deuxième ligne de préférence, même si on m'a parfois aussi aligné en troisième", se souvient-il.
Déjà grand par la taille, il intègre vite les bases de cette position qu'il occupe également sous le maillot national qu'il enfile dès les U16. Josh n'hésite pas, aujourd'hui encore, à recourir à la vidéo pour travailler son jeu dans le pack et sur les touches. De quoi se faire sa place dans l'équipe A du XV à l'edelweiss? "Avec la montée en Championship, la Suisse va affronter des équipes de haut niveau. Les rencontres seront très intéressantes et cette expérience personnelle pourrait profiter à Yverdon où je viens de commencer ma troisième saison."
Intégré à 18 ans en première équipe neuchâteloise, il a tout juste le temps de fêter une ascension en LNC, en juin 2022, qu'il signe pour un RCY tout juste auréolé du 3e titre de champion suisse de son histoire. "J'avais envie de voir plus haut, de gagner des titres", explique-t-il.
Servi d'emblée avec l'obtention de la coupe un an plus tard, tout près de chez lui à Colombier contre Avusy, il voit son appétit de victoires freiné brutalement dans les ultimes secondes des deux dernières rencontres de la saison en juin. Pas de quoi démonter sur le long terme le solide gaillard qui affirme rêver de doublé pour l'exercice commencé voilà un peu moins d'un mois.
La tête solidement plantée sur ses larges épaules, le plus yverdonnois des Neuchâtelois a aussi des objectifs à la ville. C'est dans l'optique de les atteindre qu'il vient d'emménager avec Aline, sa copine, à Fribourg. "Elle suit les cours d'infirmerie à la HES alors que je viens d'entrer en première année d'uni, en chimie, option biochimie. Depuis un bout de temps j'aspire à devenir ingénieur chimiste", explique celui pour qui l'alchimie au sein du pack yverdonnois n'a plus de secret.
Le capitaine a l'esprit revanchard
Stéphane Bolomier ne s'en cache pas, c'est avec un esprit revanchard qu'il a amorcé le 7 septembre sa quatrième saison sous les couleurs du RCY. Car arrivé au club à l'aube de l'exercice 2022-2023, le centre né le 25 juillet 1996 à Lons-le-Saunier (département du Jura) a remporté successivement le titre pour sa première année dans le Nord vaudois, puis la coupe douze mois plus tard avant d'essuyer deux défaites aussi courtes que douloureuses en finale de ces deux mêmes compétitions en juin dernier.
"C'est pour ça que j'aimerais qu'au terme de la saison qui vient de commencer nous remportions au moins un de ces deux trophées", explique le Français qui, à titre personnel, espère "jouer tous les matches".
Le nouveau capitaine du XV yverdonnois est venu tôt au rugby, parce que né dans une famille où l'ovalie représentait beaucoup. "Mon père était un féru, même s'il n'a pas pu y jouer." Le rugby, "Bolom" l'a donc vécu dès son plus jeune âge. Au Stade du Capitaine Dumas, alors que Lons évoluait en Fédérale 1, mais aussi par l'écran interposé de la télévision. "Et comme j'ai rapidement été fan du Stade toulousain alors que mon père a toujours soutenu le Stade français, les jours de match étaient parfois bien animés à la maison", rigole-t-il.
Joueur dès l'âge de 6 ou 7 ans, il suit les différentes sections de jeunes du Cercle sportif ledonien. "J'y ai pratiqué le rugby toute ma vie avant de partir à Yverdon", explique-t-il. Son poste? "J'ai été formé en 10 et en 12, mais dès les seniors on m'a principalement fait évoluer comme centre. Même si parfois, j'ai dépanné à l'aile." Il marque une petite pause avant de reprendre en se marrant: "C'est qu'à l'époque, j'étais un peu plus rapide et plus svelte qu'aujourd'hui."
Quand il débarque chez les seniors, Lons milite en Fédérale 3, rétrogradé à la suite de déboires financiers. C'est au sein de cette équipe qu'il rencontre Matthias Renaut dont il devient rapidement assez proche. "On s'est trouvé plusieurs points communs, en dehors comme sur le terrain où nous avons parfois formé ensemble la charnière."
Cette amitié le conduira à Yverdon quelques années plus tard. Alors que Stéphane Bolomier vit à Besançon, où il a s'est rendu pour suivre les cours de la Fac de sports, l'entente avec son entraineur n'est pas au beau fixe. "Depuis Besançon, la durée du trajet pour Lons ou Yverdon est la même." Le Franc-Comtois répond donc positivement aux appels du pied de son ancien coéquipier.
Un choix qu'il ne regrette pas, malgré le petit temps d'adaptation bien compréhensible pour découvrir son nouvel environnement sportif. "Je dirais que le jeu est plus technique et plus rapide en Fédérale 2 ou 3 qu'en LNA. A l'inverse, les contacts sont un peu plus violents en Suisse."
Stéphane Bolomier s'intègre néanmoins plutôt vite à ce bon groupe de copains qui enchaîne de brillants résultats. Yverdon est alors perçu comme le XV dominant de la ligue. "Bien sûr, nos adversaires se sont renforcés depuis, mais c'est bien cette image d'équipe qui fait peur que j'aimerais qu'on retrouve cette saison."
À PROPOS DU CLUB
Fondé en 1974, le Rugby Club Yverdon a rapidement rejoint l’élite du rugby suisse, et ne l’a quittée que par intermittence au cours de ses 50 années d’existence. Aujourd’hui il fait partie des meilleurs clubs de Suisse